Santiagoriccardo - Révolte - Prise de Mairie - Port d'arme illégal - Compiegne- nuit du 8 au 9 janvier 1462

(n'a pas été indiqué dans le dossier)

Votre honneur, n'importe qui pouvait prendre cette milice n'ayant plus de milicien depuis environ Noel , fort heureusement messire Santia n'a pas eu le temps de prendre ce qu'il espérait étant donner que je me suis révolté avant pour réparer les dégâts mais voyant un maire déchu tel un enfant sans son jouet et osant venir témoigner contre santia et moi

Faites moi un procès pendant que vous y êtes .

Vostre honneur, j'ai été doublement évincé par la force de la mairie de Compiègne, que j'occupais depuis le début du mois à la suite d'une élection démocratique.

Cela s'est passé entre le 8 et le 10 janvier. Après l'arrivée de santiagoriccardo, dans la nuit du 8 au 9 janvier, un appel à révolte populaire a été discrètement disséminé dans le village par moi-même, pour appeler les habitants à bouter l'ennemi hors de la ville, dès le lendemain. Sans avis, alors qu'elle-même avait été appelée, misscerise a pris la décision de reprendre la mairie à son propre compte, dans la nuit du 9 au 10.

Je témoigne donque d'une double éviction, la première par santiagoriccardo et la seconde par misscerise, qui occupe la mairie tout aussi illégalement que le premier susnommé. J'attend que le duché fasse respecter la Loi et que je puisse réintégrer les fonctions pour lesquelles la population m'a élu et qu'il s'est engagé à respecter.

La personne intéressée ne s'est pas manifestée.

Votre honneur,

L'accusé n'est pas venue se présenter, il aurait honte de ce qu'il a fait et tente de fuir la justice ...

Tout accusé est présumé coupable, c’est donc à lui d’apporter la preuve de son innocence, or comme on le dit si bien, qui ne dit rien, consent.

Ainsi, je demande à ce qu'il aille quatre jours en prison et qu'il ait une amende -libre à jour de juger le montant- afin qu'il comprenne les lois de Champagne.


Azekiel du Val d'Enyrr,
Procureur de Champagne,
15/01/1462

Salaam salaam.

Avant de commencer mon monologue, j'aimerais m'attaquer un peu à l'imbécile heureux qui sert de procureur dans cet endroit.
Où a-t-il appris son boulot ? Avez-vous tiré le poste de procureur à la courte paille au sein du conseil ducal ? J'ai rarement vu, et pourtant j'en ai vu, des actes d'accusation aussi médiocres et des réquisitoires aussi ridicules.

De quoi m'accuse-t-on ? D'avoir pris le pouvoir ? Où ? Comment ? Dans quelle ville ?
Avoir pris le pouvoir sans autorisation du conseil et donc illégalement ? Si je suis élu, je n'ai pas l'autorisation du conseil il me semble ? A moins que celui-ci ne doive valider mon élection après les citoyens ? Donc tout maire élu serait, à ce titre, et selon les propos du procureur, un hors-la-loi ?
Où ai-je pris le pouvoir ? A Reims ? Varennes ? Conflans ? Troyes ? J'en sais rien.

Où sont les preuves ? Pas besoin de preuves ici ? Juste la parole d'un procureur qui dit que l'accusé a pris le pouvoir, cela suffit ?


Bref, on ne va pas s'éterniser sur les idioties d'un incapable incompétent et peut-être arriviste. Je suis plus honnête que pour jouer à celui qui titille sur les vices de procédure et de forme. Avec l'expérience, je sais de toute façon que cela est inutile, étant coupable avant même le lancement du procès, avant même, j'irai jusqu'à dire, avant même d'avoir posé un pied dans le duché.


Donc, pour venir en aide à ce qui sert de Procureur, j'ai pris le pouvoir à Compiègne, grâce à une révolte illégale.
Mais il faut surtout remettre les choses dans leur contexte.

Je suis en Champagne. Et entre moi et la Champagne, il y a une histoire. Ce n'est pas une simple révolte pour le plaisir. Il y a une coutume derrière cela, le respect des traditions, des valeurs, des us. Vous savez... J'ai pris le château de Reims il y a quelques années de cela. J'ai aussi pris la mairie de Reims, seul. J'ai pris la mairie de Langres, ainsi que celle d'Argonne. Plus récemment, c'est celle de Varennes qui y est passée. Donc oui, entre ce duché et moi, c'est une véritable histoire qui s'est écrite, et qui continue à s'écrire au fil de mes passages.

Voir ce Compiègne sans défense, pour moi, c'est un appel au crime. Pas un seul maréchal, pas un seul milicien, rien. Et vous voulez, que moi, je ne me révolte pas dans de telles conditions ? Mais de qui se moque-t-on bon sang ?!

Qui plus est, sur ce coup-ci, je ne vous cache pas qu'il y avait un défi, un challenge, avec le douanier de Compiègne.
Car oui, il m'a provoqué. Il m'a dit "chiche". Et j'ai dit "ok".
Il m'a envoyé un courrier de bienvenue, dans lequel il me souhaite un bon séjour à, je cite, "Compiègne l'imprenable". Evidemment, il y a des choses qui ne se disent pas. Ni une ni deux, je lui ai répondu : "s'agit-il d'un défi ?". Il m'a renvoyé "à vous de voir".
Et là, c'est parti direct.

J'veux dire, quand on appelle sa ville Compiègne l'imprenable... Soit c'est de l'humour et on le signale. Soit ce n'est pas de l'humour, mais alors on se donne les moyens de se montrer digne de son rang.

Je pense que j'aurais pu me révolter à Reims aussi, mais je ne l'ai pas fait. Un coup de mou, ce soir-là, j'ai préféré partir sur Argonne.


Donc allez, on va pas s'emmerder avec des procès et des condamnations quand même. On se connaît depuis longtemps, on se serre la pince et on repart bons amis, et à la prochaine quoi. C'est ça l'jeu, moi j'vous nique, et vous vous devez faire en sorte que j'y arrive pas. Mais quand j'y arrive, faut accepter la défaite et pas commencer à râler, tirer la tête, bouder et faire son mauvais. Parce qu'à force, je subis la mauvaise humeur des gens moi ici, et ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable.



Pour le reste, j'ai vu que la Champagne n'était pas au mieux. Niveau défense, niveau économique. Pourtant, c'est un chouette duché. Je me propose de vous venir en aide, si vous l'acceptez.

*** « J’ai failli attendre ! », aurait pu dire la jeune juge en voyant enfin apparaître l’accusé venu présenter sa seconde plaidoirie. Puisque de première, il n’y en avait pas eue.
Enfoncée dans son fauteuil, elle écouta donc l’homme parler, un imperceptible sourire aux lèvres. L’avocate en elle savait reconnaître, et apprécier, le bagout et l’éloquence dont il faisait preuve.

Lorsqu’enfin le silence se fit, elle porta ses pervenches vers le procureur puis l’accusé. ***


Sieur Santiagoriccardo, tout d’abord soyez grandement remercié de l’aide que vous apportez à notre procureur afin qu’il présente un acte d’accusation et un réquisitoire correct. Nul doute qu’il saura à l’avenir prendre en compte les remarques constructives que vous lui avez faites.
*** Ajoutant à voix un peu plus basse, sur le ton de la confidence *** En même temps faut l’excuser, il débute !

*** Se redressant, elle continua *** Vous reconnaissez donc avoir pris le pouvoir illégalement à Compiègne, c’est fort aimable à vous. De le reconnaître, pas d’avoir pris la mairie, bien évidemment.
Je vais, pour vous en remercier, répondre à votre question. Votre prise de pouvoir est illégitime, tout simplement parce qu’elle a été déclarée comme telle par annonce ducale en date du 9 janvier 1462. Si vous l’avez loupée, permettez-moi de vous conseiller ce passage : « Le Conseil de Champagne tient à annoncer publiquement que la révolte ayant eu lieu dans la nuit du 8 au 9 janvier 1462 à Compiègne est illégitime !
Par conséquent le dénommé Santiagoriccardo, brigand notoire, est déclaré usurpateur. »
Voila ! Petite explication de texte : un maire est illégitime s’il a été déclaré comme tel par le Conseil, CQFD, c’est aussi simple que ça.

Venons-en à votre présentation du contexte maintenant. Qui a le mérite d’être claire, concise et efficace. Je vous en sais gré d’ailleurs, vous savez combien l’attention d’une femme peut être limitée, surtout en période de soldes dans les échoppes.
Bref, cet aparté fait, je vous signale que côté contexte, vous avez oublié un petit détail, c’est qu’il y a quoi, deux mois environ, deux armées brigandes ont déferlé sur la Champagne et ont pris leurs aises dans le château de Reims. D’ailleurs vous le connaissez, vous les y avez précédés il y a quelques années, vous pourrez comparer vos souvenirs.
‘Fin bref, tout ça pour vous expliquer que forcément, « Champagne terre d’Accueil » n’est plus trop à l’ordre du jour. Et puis moi perso, les condamnations, ça m’emmerde pas, je commence tout juste à prendre le rythme !

Donc, après cette petite introduction, on va pouvoir passer aux choses sérieuses. Parce que bon, à force de papoter comme ça, les échoppes vont fermer et la houppelande en solde que j’avais repérée va me passer sous le nez !


Attendu les témoignages
Attendu que l’accusé a l’extrême gentillesse de reconnaître les faits
Attendu donc qu’on ne va pas y passer la nuit

Nous, Aliénor Vastel di Favara, Juge de Champagne, en ce 21ème jour de janvier de l'an 1462,
déclarons l'accusé Santiagoriccardo coupable de Trouble à l'Ordre Public pour révolte conformément aux articles IV.5.1 et IV.5.2 du Codex.

En raison de l'état de siège décrété en date du 14 mai 1461 et annoncé en gargote, et conformément à l'article I.5.1 du Codex et plus particulièrement le § 6. qui énonce que « La révolte et l'incitation à la révolte qui n'auraient pas été autorisées par le Conseil ou par le Duc sont passibles de la peine de mort. Le juge apprécie souverainement la peine à appliquer, sans s'en référer au droit commun. »,
nous le condamnons à un séjour de six (6) jours de prison. Qu’il soit entendu que notre prime intention était de lui y offrir une pension de 8 jours, mais que ses aveux et son éloquence nous ont incitée à tempérer un peu cette peine. Un peu seulement, faut pas pousser non plus !

D'autre part, puisqu'il propose son aide à la Champagne, qu'il sache que celle-ci serait d'autant plus appréciée s'il quittait le territoire champenois dans les plus brefs délais sitôt sa peine de prison purgée.

Mention de la présente condamnation sera faite au casier judiciaire de l'intéressé.

Nous rappelons enfin que le prévenu dispose du droit de faire appel de la présente décision endéans les 15 jours devant la Cour d'Appel du Royaume de France s’il l'estime légitime.

Justice est rendue !


*** Et ceci étant dit, le bruit du maillet vint clore l'audience ***

Le prévenu a été condamné à une peine de prison de 6 jours.